Huit heures de travail ne suffisent pas toujours à dénuder un toit de ses bardeaux, même sous un ciel sans nuage et avec une équipe expérimentée. Entre les consignes des fabricants et la réalité des chantiers, le fossé se creuse : chaque maison impose son rythme, chaque toiture dévoile ses caprices. L’âge du revêtement, la technique choisie, la météo ou la découverte de dégâts cachés dictent la cadence, souvent loin des prévisions optimistes.
Déshabiller un toit ne se résume jamais à une simple question d’heures. Dès que l’on soulève les premiers bardeaux, le chantier révèle ses imprévus : nombre de couches superposées, support fragilisé, ancienne membrane qui résiste. Souvent, au détour d’une rangée, un platelage fatigué ou des clous mal enfoncés compliquent la tâche. Ces découvertes, courantes sur les toitures vieillissantes des quartiers urbains, forcent à réajuster le planning, quitte à revoir tout le déroulement de l’intervention.
Les facteurs qui influencent le temps nécessaire pour retirer les bardeaux d’un toit
Évaluer la durée d’un retrait de bardeaux impose de prendre en compte plusieurs éléments clés. La superficie et la forme du toit pèsent lourd dans la balance :
- Une toiture vaste, des pentes escarpées, la présence de multiples pans, de cheminées ou d’ouvertures compliquent sensiblement l’opération et rallongent les délais.
- Retirer les bardeaux d’une petite maison à Laval n’a rien à voir avec l’extraction sur une grande demeure patrimoniale à Montréal, où chaque mètre carré réserve ses propres défis.
La composition du revêtement d’origine influe également sur la rapidité du travail :
- Les classiques bardeaux d’asphalte, posés sur une charpente saine, s’enlèvent généralement sans résistance majeure.
- En revanche, les bardeaux laminés ou une membrane élastomère adhèrent beaucoup plus et exigent méthode et minutie.
- Un platelage en mauvais état ou la présence d’une membrane anti-glace compliquent l’opération en ajoutant des étapes inattendues à gérer.
Les conditions du chantier
Sur le terrain, d’autres facteurs, souvent sous-estimés, peuvent accélérer ou freiner le déroulement :
- L’état du platelage : un support sain accélère la progression. À l’inverse, toute réparation de panneaux ralentit sensiblement l’équipe.
- La météo : un chantier stoppé par la pluie, le vent ou une humidité excessive, c’est du temps perdu, mais surtout un gage de sécurité pour tout le monde.
- L’organisation du site : la présence d’un conteneur pour les déchets, un accès dégagé vers le grenier, des outils adaptés (pelle à bardeaux, pied-de-biche, harnais bien réglé) sont autant d’atouts pour gagner du temps.
Dans les secteurs denses comme la Rive-Nord, la gestion des débris et leur évacuation deviennent vite un casse-tête qui peut peser lourd sur le calendrier. Un couvreur chevronné saura anticiper ces paramètres et limiter les arrêts impromptus pour tenir le rythme.
Combien de temps faut-il vraiment prévoir pour enlever les bardeaux ?
Le retrait des bardeaux, qu’il s’agisse de bardeaux d’asphalte classiques ou de variantes plus robustes, nécessite une équipe rompue à l’exercice et bien équipée. Pour une maison standard dont la toiture oscille entre 140 et 180 m², une équipe compétente peut tabler sur une journée complète de travail. Mais dès que la toiture présente des décrochés, un accès difficile, ou une profusion de lucarnes et cheminées, il faut parfois s’attendre à ce que le chantier s’étale sur deux jours.
En pratique, un retrait de bardeaux bien mené passe généralement par ces étapes :
- Installation d’une bâche pour protéger l’environnement immédiat,
- Dépose structurée des bardeaux à l’aide d’une pelle spéciale ou d’un pied-de-biche adapté,
- Évacuation méthodique des gravats dans un conteneur dédié.
Dès qu’une toiture renferme plusieurs couches superposées, ce qui est désormais fortement déconseillé pour garantir la durabilité du revêtement,, chaque strate ajoute son propre lot de manipulations et de délais. L’effort, lui, grimpe rapidement.
La durée finale fluctue aussi en fonction de l’état du support, de la météo du moment et du nombre de personnes sur place. Un couvreur aguerri saura absorber les imprévus : réparer un panneau qui s’effrite, débloquer un clou récalcitrant, sécuriser le chantier avec un harnais éprouvé. Garder une marge de manœuvre n’est jamais superflu : platelage fragilisé, fixations tordues ou adhésif coriace sont autant d’obstacles qui ralentissent la progression. Pour une réfection complète, recourir à un entrepreneur spécialisé reste la garantie d’un chantier mené dans les temps et selon les règles de l’art.
Conseils pratiques pour gérer l’entretien, le remplacement et la réparation de votre toiture en bardeaux
Repérer rapidement les premiers signes d’usure des bardeaux, fissures, décollements, amas de granules dans les gouttières, infiltration d’eau ou mousse qui s’installe, permet d’intervenir avant que les dommages ne s’aggravent. Dès l’apparition d’un de ces symptômes, une action rapide vaut mieux que des réparations lourdes. Un entretien ciblé au printemps puis à l’automne prolonge la durée de vie du toit et limite les interventions d’urgence. Si plus de 20 % des bardeaux sont manquants ou détériorés, qu’ils soient traditionnels ou laminés, une réfection globale s’impose pour assurer l’étanchéité.
Ne superposez jamais une nouvelle couche de bardeaux sur l’ancienne : cela nuit à la ventilation du platelage et aux performances de la toiture. Avant toute installation, un contrôle minutieux du support, des solins et des protections contre la glace ou l’eau s’impose. Privilégiez des clous adaptés, un mastic éprouvé, et assurez-vous que la ventilation du grenier soit suffisante pour éviter condensation et moisissures.
Pour garantir la fiabilité de la toiture et limiter les mauvaises surprises, adoptez ces habitudes simples :
- Inspectez régulièrement les gouttières, lucarnes, cheminées et fenêtres de toit pour repérer toute infiltration potentielle.
- Effectuez un nettoyage final rigoureux avec un balai magnétique pour retirer les clous oubliés.
- Choisissez des bardeaux d’asphalte pour les toitures en pente, et pour un toit plat, privilégiez une membrane TPO ou EPDM.
Pour toute opération de réparation ou de rénovation, misez sur l’expérience d’un artisan qualifié ou d’un estimateur certifié. Une planification solide fait gagner du temps, protège votre investissement et renforce la structure du bâtiment. Envisager l’installation de panneaux solaires ou la création d’une toiture végétalisée peut aussi transformer l’efficacité énergétique de la maison, tout en valorisant votre bien et en gérant mieux l’écoulement des eaux pluviales.
Sous les bardeaux, chaque toit garde son lot de mystères, de patience et d’imprévus. S’y préparer, c’est s’assurer que la prochaine intervention se déroule sans fausse note, entre anticipation et adaptation.


